Farba Ngom : d’où viennent les milliards proposés pour sa libération ?

Par Alioune DIENG

Le cas Farba mérite des explications pour les citoyens.

Depuis son arrestation, le nom de Farba Ngom est au cœur de toutes les conversations. Personnage influent de l’ère Macky Sall, ancien griot devenu député et homme d’affaires, il se retrouve aujourd’hui au centre d’un scandale financier qui soulève une question simple mais lourde de conséquences : d’où proviennent les milliards de francs CFA que ses avocats proposent comme caution pour obtenir sa liberté provisoire ?

Une fortune controversée

Farba Ngom n’a jamais caché sa réussite matérielle. Propriétaire de plusieurs sociétés, détenteur de biens immobiliers à Dakar, à Kédougou et même à l’étranger, il a longtemps été perçu comme un pilier financier de l’APR. Pour sa défense, ses conseils juridiques évoquent un montant de plusieurs milliards de francs CFA. Or, à ce jour, aucune activité commerciale légitime n’apparaît dans les registres officiels ou dans ses déclarations fiscales pour justifier une telle trésorerie.

Un système à dévoiler

Au-delà de la personne, l’affaire Farba Ngom interroge un système : la collusion entre sphère politique et intérêts économiques. Les Sénégalais sont en droit de savoir si les fonds mobilisés sont issus de revenus licites — salaires, dividendes ou plus-values — ou s’ils résultent de détournements, de surfacturations de marchés publics, de commissions occultes liées à l’orpaillage ou à d’autres circuits financiers opaques.

Les sources possibles

  1. Contrats publics et marchés : des proches du dossier suggèrent que certaines sociétés liées à Farba Ngom auraient bénéficié de marchés publics surévalués.
  2. Activités minières informelles : l’orpaillage artisanal, souvent contrôlé par des réseaux influents, est pointé du doigt.
  3. Investissements à l’étranger : plusieurs comptes bancaires et holdings enregistrés hors du Sénégal font l’objet d’une enquête préliminaire.

Quelle suite pour Farba Ngom ?

L’évolution de ce dossier dépendra de trois facteurs :

  • Les conclusions de l’enquête judiciaire. Si des preuves de malversations sont établies, des poursuites et de potentielles condamnations lourdes sont à prévoir.
  • La volonté politique. Le traitement de ce dossier testera la détermination du gouvernement actuel à rompre avec les pratiques de l’ancien régime.
  • La stratégie de défense de Farba Ngom. Coopérera-t-il pleinement avec les enquêteurs ? Tentera-t-il des négociations pour révéler d’autres protagonistes en échange d’une clémence ?

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