Un débat télévisé entre Ousmane Sonko, Premier Ministre et Président du Pastef, et Amadou Ba, ancien Premier Ministre et Président de Nouvelle Responsabilité, pourrait marquer un tournant décisif dans la vie politique sénégalaise. À la suite de l’appel lancé par l’École d’Art Oratoire et de Leadership (EAO) pour organiser ce face-à-face inédit, Ousmane Sonko a proposé les dates des 28 ou 29 octobre 2024. Toutefois, les conditions posées par Amadou Ba laissent planer des incertitudes sur la tenue de ce débat très attendu.
L’École d’Art Oratoire comme médiateur
L’École d’Art Oratoire et de Leadership a pris l’initiative d’organiser ce débat historique, invitant les deux figures majeures du paysage politique sénégalais à confronter leurs idées sur les questions économiques et sociales qui préoccupent la nation. L’institution a proposé d’accueillir la rencontre dans un cadre neutre et équitable, sous la forme d’un débat télévisé accessible à tous les Sénégalais.
C’est à la suite de cette initiative que le camp d’Ousmane Sonko a proposé les dates des 28 ou 29 octobre 2024 pour la tenue de cet événement inédit. Sonko a manifesté un intérêt clair pour ce face-à-face, voyant dans cette confrontation une occasion pour le peuple sénégalais de juger les visions des deux leaders.
Les conditions posées par Amadou Ba : un obstacle à la tenue du débat ?
Malgré son acceptation du principe du débat, Amadou Ba a émis plusieurs conditions qui, selon certains observateurs, pourraient compliquer l’organisation de cette confrontation. Il exige notamment que les rapports évoqués par Ousmane Sonko soient mis à sa disposition et que les échanges entre lui-même, en tant qu’ancien Premier Ministre, et les ministres concernés par les allégations financières soient rendus publics. Ces conditions sont perçues par beaucoup comme un moyen de retarder ou d’éviter le débat.
De son côté, Ousmane Sonko n’a posé aucune condition, estimant que ce débat est nécessaire pour que Amadou Ba s’explique sur sa gestion passée, notamment sur des questions aussi cruciales que la dette publique, la fiscalité, le foncier, et les ressources naturelles. Sonko souhaite également aborder la Vision 2050, un projet stratégique sur lequel il invite son adversaire à partager ses points de vue.
Sonko répond aux hésitations de Ba
En réaction aux conditions posées par Amadou Ba, Ousmane Sonko a exprimé son étonnement face à ce qu’il perçoit comme une réponse “timorée” de son adversaire. Dans une déclaration, Sonko a réitéré son engagement en faveur du débat, tout en critiquant les rumeurs selon lesquelles le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) pourrait tenter d’interdire cette confrontation. Il a également exhorté Amadou Ba à renoncer à ses conditions et à accepter un débat libre et sans restriction, affirmant que “chacun présentera ses arguments au peuple sénégalais le jour J.”
Sonko a promis de présenter des preuves irréfutables, référencées dans des documents officiels, mettant en cause la gestion d’Amadou Ba, qu’il décrit comme étant aussi “criarde que les rayures d’un zèbre”. Il a assuré que ces documents, y compris des rapports déjà existants, seraient mis à la disposition du public.
Un débat très attendu par les Sénégalais
Si les deux parties parviennent à surmonter ces obstacles, ce débat télévisé pourrait offrir un moment rare de confrontation directe entre deux figures politiques majeures du Sénégal. La retransmission en direct à la télévision permettrait à des millions de citoyens de suivre ce face-à-face qui porterait sur les grandes questions économiques, sociales et politiques du pays.
Cependant, les conditions posées par Amadou Ba et la nécessité de définir des modalités précises laissent planer une incertitude sur la réalisation de ce débat. Pour l’heure, les Sénégalais espèrent que cet événement inédit se concrétisera, permettant une confrontation d’idées dans la transparence et l’équité.
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