Par Amadou Sabar Ba —
Face à une consommation nationale de riz qui dépasse largement la production locale, le Sénégal se retrouve dépendant des importations. La riziculture durable apparaît comme une stratégie clé pour renforcer la souveraineté alimentaire, augmenter les rendements et améliorer la résilience climatique.
Progrès et enjeux
Le Sénégal a réalisé des avancées grâce au Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR) : extension des surfaces cultivées, progrès de la mécanisation et soutien renforcé aux producteurs. Le défi majeur reste de consolider ces acquis tout en rendant la filière plus résistante aux contraintes climatiques, sociales et économiques.
Adaptation et pratiques durables
Pour assurer la durabilité, il est crucial d’améliorer l’irrigation et d’adopter des semences certifiées adaptées aux zones agroécologiques (vallée du fleuve Sénégal, Anambé, Casamance). Les pratiques agroécologiques — rotation des cultures, engrais organiques et lutte intégrée contre les ravageurs — sont des leviers efficaces pour accroître la productivité.
Inclusion des petits producteurs
La production est majoritairement assurée par de petits exploitants. Des initiatives de l’ISRA, de la SAED et de partenaires financiers visent à faciliter l’accès au crédit, au matériel, et à renforcer les compétences techniques, tout en favorisant la participation des femmes et des jeunes.
Transformation et marchés locaux
Valoriser localement le riz est essentiel : décorticage, conditionnement et développement de circuits courts. La promotion de la consommation du riz national via des politiques d’achats institutionnels (cantines scolaires, hôpitaux) peut stimuler la demande et améliorer les retombées économiques locales.
Gouvernance foncière
Une gouvernance foncière inclusive et la sécurisation des terres agricoles sont indispensables pour prévenir les conflits fonciers et encourager les investissements durables dans la filière.
En alliant innovation technique, inclusion sociale et durabilité environnementale, la riziculture sénégalaise peut devenir un pilier de la souveraineté alimentaire et du développement rural.
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