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Réalisatrice et comédienne franco-béninoise, Aurielle JIoya signe avec NOCES D’EAU son premier court-métrage de fiction. Tourné au Bénin, ce film met en lumière une histoire d’amour universelle dans un cadre à la fois enchanteur et mystérieux. Dans cet entretien exclusif, elle revient sur son parcours, les défis de la production, et sa vision pour le cinéma africain.

Bonjour, madame Aurielle JIoya, et bienvenue. Merci de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous commencer par vous présenter ?

Aurielle JIoya: Bonjour, merci de m’accueillir. Je suis Oriel Joya, réalisatrice et comédienne franco-béninoise. NOCES D’EAU est mon tout premier film de fiction. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours voulu faire des films. J’avais envie de réaliser une œuvre entièrement tournée au Bénin et d’explorer un genre différent.

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour ce film ?

Aurielle JIoya: L’inspiration est venue d’un lieu. J’étais en train de tourner une vidéo promotionnelle dans une maison au bord de la lagune au Bénin. En imaginant les scènes et en montant la vidéo, je me suis dit qu’un cadre aussi beau serait parfait pour un film avec une touche de mystère. J’ai donc contacté une amie scénariste, Valérie Lieko, et nous avons développé le scénario ensemble.

Le titre NOCES D’EAU est intriguant. Pourquoi l’avoir choisi ?

Aurielle JIoya: Le titre renvoie à une histoire d’amour intemporelle. Nous avons voulu jouer sur les symboliques des différents types d’union, comme les “noces de papier”, mais ici, c’est une histoire d’amour qui transcende le temps, et qui se déroule au bord de l’eau.

Comment s’est déroulé le casting pour le film ?

Aurielle JIoya: Nous avons organisé deux phases de casting. La première m’a permis de me faire une idée des comédiens disponibles localement, mais je sentais que je n’avais pas encore trouvé toutes les personnes idéales. Lors de la deuxième phase, plusieurs acteurs talentueux ont été proposés, notamment grâce à Cédo Tosu, un acteur béninois de la diaspora, qui venait de s’installer au Bénin et avait monté une école d’acting. C’est ainsi que nous avons trouvé la plupart de nos acteurs principaux.

Quels ont été les principaux défis de la production ?

Aurielle JIoya: Le premier défi a été financier. Nous avons commencé avec un crowdfunding qui nous a permis de récolter 16 000 euros. Ensuite, nous avons obtenu un soutien du Fonds des Arts et de la Culture du Bénin, ce qui nous a aidés à boucler une partie du budget. Mais à cause d’imprévus, comme une scène qui n’a pas pu être tournée sur place, nous avons dû réengager une équipe, louer du matériel et trouver des fonds supplémentaires pour la post-production. Heureusement, une maison de production canadienne nous a aidés à finaliser le film.

Et sur le plan logistique, comment avez-vous surmonté les difficultés ?

Aurielle JIoya: Il y a eu des moments compliqués, notamment une scène où une actrice devait sortir de l’eau. La lagune était très vaseuse, avec de la boue jusqu’aux genoux. Nous avons dû construire une plateforme sous l’eau pour faciliter la scène. Cela a nécessité une bonne dose de créativité et d’improvisation !

Vous semblez avoir un regard critique mais optimiste sur le cinéma africain. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Aurielle JIoya: Absolument. Le cinéma africain est en pleine expansion, avec des œuvres originales qui émergent de nombreux pays. Au Bénin, le secteur est encore jeune, mais il se développe rapidement. Je pense qu’il est essentiel de diversifier les récits africains pour offrir une vision plus éclectique à l’international. Nous avons des histoires uniques et riches à raconter, et je veux contribuer à mettre cela en lumière.

Quelle est la place des femmes dans cette industrie, selon vous ?

Aurielle JIoya: Malheureusement, les femmes sont encore sous-représentées, que ce soit devant ou derrière la caméra. C’est une industrie très masculine. Pourtant, notre point de vue est différent et complémentaire à celui des hommes. J’encourage donc les femmes à entrer dans ce métier, à croire en leur légitimité, et à raconter leurs propres histoires.

Quels sont vos projets futurs ?

Aurielle JIoya: J’ai plusieurs projets en cours, tous liés au Bénin. Je veux continuer à explorer différents genres et à enrichir mon approche cinématographique. Mon objectif est de contribuer à une industrie panafricaine qui valorise aussi bien les créateurs que les techniciens locaux.

Merci beaucoup pour cet échange inspirant, et bravo pour votre travail sur NOCES D’EAU.

Aurielle JIoya: Merci à vous. C’est toujours un plaisir de partager mon parcours et mes projets. Le cinéma se fait pour le public, et ces échanges nourrissent notre créativité.

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