Fondateur du festival Dakar Court et de Cinébanlieue, Moly KANE a partagé son incroyable parcours lors d’une masterclass. De ses débuts à Pikine, où il a réalisé ses premiers films avec les moyens du bord, à sa reconnaissance internationale, il incarne la résilience et l’engagement pour le cinéma comme outil de transformation sociale.
Dans une masterclass riche en anecdotes et en émotions, Moly KANE, fondateur du festival Dakar Court et initiateur de Cinébanlieue, a raconté son parcours exceptionnel, depuis les ruelles de Pikine jusqu’aux projecteurs des festivals internationaux.
Né le 14 février 1986, Moly a grandi dans une famille où la danse et le théâtre étaient omniprésents. Très jeune, il a découvert l’impact de l’art en jouant dans une pièce de théâtre sur le handicap, qui a ému son public aux larmes. Cet épisode marquant l’a poussé à voir le potentiel transformateur des messages véhiculés par la culture.
Avec des amis du quartier, il réalise son premier film de 52 minutes sans aucune formation, avec pour seul moteur sa passion et l’appui de la communauté. « Tout le quartier était impliqué. Les voisins nous prêtaient leurs salons pour tourner », raconte-t-il. Ce film, projeté dans une salle bondée de Pikine, a fait de lui un jeune cinéaste reconnu localement. Mais il voulait plus : apprendre et perfectionner son art.
C’est grâce à M. Boy, mentor et formateur, que Moly a affiné ses compétences et transformé son premier film en un court-métrage intitulé Molly. Ce dernier a été présenté dans des festivals prestigieux, dont celui de Cannes. « Ce film m’a ouvert les portes du monde et m’a montré que tout était possible », affirme-t-il.
Fort de son expérience, Moly KANE a fondé Cinébanlieue, une plateforme dédiée à la formation et à la promotion des talents locaux, et lancé le projet ambitieux de la Maison Nationale du Court-Métrage Sénégalais. Ce centre, qui comprendra des salles de projection, des espaces de formation et des résidences pour artistes, vise à faire du cinéma un levier d’éducation, d’insertion sociale et de développement culturel.
« Le cinéma, c’est notre force. Il faut raconter nos histoires, inspirer et bâtir une industrie qui reflète notre identité », conclut-il avec passion. Par son engagement, Moly KANE continue de transformer le paysage cinématographique sénégalais et de montrer la voie à une nouvelle génération de cinéastes.
Voici un résumé :
« Je suis né le 14 février 1986 à Pikine, dans une maison où la danse et le théâtre étaient omniprésents grâce à mes frères, chorégraphes et danseurs. Très jeune, j’ai compris la force de l’art, surtout lorsqu’un rôle dans une pièce sur le handicap a touché profondément le public. Ce jour-là, j’ai ressenti l’impact qu’un message pouvait avoir à travers le théâtre et les émotions qu’il suscitait.
Plus tard, après avoir découvert les films de Sembène Ousmane et Souleymane Cissé, j’ai voulu moi aussi raconter des histoires à travers le cinéma. Avec des amis du quartier, nous avons tourné un film de 52 minutes sans aucune formation, improvisant tout, des plans aux dialogues, avec le soutien des voisins. Ce film a été projeté dans le quartier et a rencontré un grand succès.
Cependant, je savais qu’il fallait aller plus loin. J’ai cherché à me former, mais les coûts étaient élevés. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré M. Boy, qui m’a pris sous son aile. Avec lui, j’ai retravaillé mon film pour en faire un court-métrage, Molly, qui a été présenté dans des festivals internationaux, notamment à Cannes.
Aujourd’hui, avec Cinébanlieue et le projet de la Maison Nationale du Court-Métrage Sénégalais, je veux offrir aux jeunes des opportunités pour se former et raconter leurs histoires. Le cinéma, pour moi, n’est pas juste un art. C’est un moyen d’éduquer, d’inspirer et de transformer nos communautés. »
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