1. Contexte et Enjeux du Panel
Ce panel s’est tenu dans un contexte marqué par une pression croissante sur le foncier littoral sénégalais, exacerbée par l’érosion côtière, l’urbanisation anarchique et les effets du changement climatique. Son objectif principal était d’informer et de sensibiliser les parlementaires sur les défis environnementaux du littoral et sur les actions nécessaires pour accélérer l’adoption de la loi sur le littoral.
La forte représentation des partenaires au développement témoigne de l’importance accordée à la gestion durable des zones côtières. Cette rencontre a également permis d’engager une réflexion sur les leviers d’action législatifs et institutionnels pour une meilleure gouvernance du littoral.
2. Le Rôle Clé des Parlementaires dans la Protection du Littoral
L’action parlementaire, à travers l’élaboration des lois et le contrôle de l’exécutif, constitue un levier stratégique pour renforcer la gouvernance environnementale. Les parlementaires ont un rôle central à jouer dans la mise en place de politiques publiques efficaces face aux menaces écologiques telles que :
•L’érosion côtière, qui affecte environ 65% des côtes sénégalaises, menaçant les habitations et les infrastructures économiques.
•L’urbanisation et l’occupation illégale des zones littorales, mettant en péril les écosystèmes marins et côtiers.
•La pollution marine, notamment due aux activités industrielles et minières.
Grâce à leurs prérogatives constitutionnelles, les parlementaires sont appelés à :
•Légiférer pour assurer un cadre juridique robuste en matière de protection du littoral.
•Contrôler l’application des lois et des engagements internationaux du Sénégal en matière d’environnement.
•Évaluer les politiques publiques afin d’assurer leur efficacité et leur alignement avec les objectifs de développement durable.
3. Engagements Internationaux et Cadre Réglementaire
Le Sénégal dispose d’un littoral de 718 kilomètres, qui constitue un atout stratégique pour son développement économique, notamment à travers la pêche, le tourisme et les infrastructures portuaires. Cependant, sa préservation nécessite une action concertée à l’échelle régionale et internationale.
Dans cette optique, le Sénégal est signataire de plusieurs conventions et protocoles visant la protection du littoral, notamment :
•La Convention d’Abidjan (1981), qui regroupe 22 États africains et constitue un cadre de coopération pour la gestion durable du milieu marin et des zones côtières.
•Les protocoles additionnels en cours de ratification, couvrant des thématiques essentielles telles que :
•La lutte contre la pollution due aux activités industrielles et minières en mer.
•La gestion durable des mangroves et des écosystèmes côtiers.
•L’intégration des normes environnementales dans l’exploitation des ressources naturelles.
L’enjeu est désormais d’intégrer ces engagements internationaux dans la législation nationale à travers une loi sur le littoral, garantissant une protection juridique efficace et des mécanismes de mise en œuvre concrets.
4. Installation du Nouveau Bureau de l’Epite
En marge du panel, une cérémonie d’installation du nouveau bureau de l’Epite a eu lieu, marquant une étape clé dans le renforcement des réseaux parlementaires chargés de la gouvernance environnementale.
L’honorable député Samba Gang a été élu président de l’Epite, une nomination largement saluée par les délégations présentes, notamment celles venues de la Mauritanie. Son mandat de cinq ans sera consacré à la mise en place d’un agenda législatif structurant, intégrant les priorités environnementales et de développement durable.
Les parlementaires ont également annoncé la tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire en avril prochain à Dakar, qui permettra de :
•Définir un plan d’action législatif en faveur de la protection du littoral.
•Structurer la coopération entre les parlements africains sur les enjeux climatiques.
• Suivre l’état d’avancement des engagements internationaux du Sénégal.
5. Perspectives et Prochaines Étapes
Pour assurer la préservation du littoral sénégalais, plusieurs actions prioritaires ont été identifiées :
• Finaliser et adopter la loi sur le littoral, garantissant un cadre juridique solide et adapté aux défis actuels.
• Renforcer la mobilisation parlementaire sur les enjeux climatiques et environnementaux.
• Mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation des politiques publiques liées à la gestion du littoral.
• Accroître la coopération internationale, notamment dans le cadre de la Convention d’Abidjan et des initiatives régionales pour la protection des écosystèmes côtiers.
Ce panel a permis de mettre en lumière l’urgence d’une gouvernance durable du littoral sénégalais et le rôle crucial du Parlement dans la mise en place de solutions efficaces. L’installation du nouveau bureau de l’Epite constitue une avancée significative, ouvrant la voie à une action législative renforcée et à une coopération internationale accrue.
L’avenir du littoral sénégalais repose désormais sur l’engagement des parlementaires, l’adoption de lois adaptées et la mise en œuvre de politiques publiques efficaces, afin d’assurer la préservation des ressources naturelles et la résilience des communautés côtières face aux défis climatiques.
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